Royaume d'Achaïa Che'Hina
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Les Venelles

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Message  Le conteur Dim 6 Jan - 21:16

Les Venelles Big224-Venelles

Cet enchevêtrement de rues qui grouillent de vie dans la ville-basse est un espace de non-droit composé de quartiers peuplés de mendiants qui en ont fait leur lieu de résidence ordinaire. Ils y disparaissent à la nuit tombée, comme par miracle se transformant en brigands et en assassins. Il vous est déconseillé de vous y rendre à la brune si vous ne voulez pas être enlevés, dépouillés, voire passer l'arme à gauche.

Venus des campagnes des Terres d'Argent pour y chercher du travail ou miséreux des villes, les plus défavorisés grossissent les rangs de ces malandrins. Le Royaume est ici infesté d’une foule de vagabonds. La plupart, gens sans aveu, mendiants de profession, tiennent leurs quartiers généraux dans les Venelles. En y entrant ils déposent le costume de leur rôle. Les aveugles voient clair, les paralytiques recouvrent l’usage de leurs membres, les boiteux se redressent. Tous les moyens leur semblent bons pour exciter la compassion des passants. Immense vestiaire, où s’habillent et se déshabillent tous les acteurs de cette comédie éternelle que le vol, la prostitution et le meurtre jouent sur le pavé.

Les mendiants membres de l'Argot y sont hiérarchisés et parfaitement organisés, avec des lois et une langue propre, cet argot étrange et fleuri. Ils sont commandés par une reine des argotiers. Celle-ci s’appelle Iowen-la-Balafrée, la reine des bas-fonds. Elle commande à tous les mendiants des Terres d'Argent. Les mendiants de chaque province obéissent aux « cagous », les lieutenants de la reine ; ce sont eux qui instruisent les mendiants débutant dans le métier.Au-dessous de ceux-ci viennent, dans la hiérarchie, les « archissupots », qui sont les savants du royaume des mendiants. Ce sont pour la plupart d’anciens étudiants ; ils enseignent l’argot aux mendiants nouveaux venus dans l’association et jouissent du privilège de ne payer aucun impôt à la reine.

Composée de trois places successives communiquant par des boyaux, l'endroit est si dangereux que les soldats du guet n’osent pas y entrer. Les mendiants et voleurs sont répartis en un certain nombre de catégories :
Les « narquois » ou « drilles » sont des faux soldats simulant des mutilations reçues au service des seigneurs.
Les « rifodés » : fausses victimes du feu du ciel.
Les « malingreux » : faux malades.
Les « francs mitoux » : faux malades simulant des crises d’épilepsie.
Les « piètres » : faux estropiés.
Les « marfaux » ou « marjauds » : souteneurs.
Les « mercandiers » : faux marchands ruinés par les guerres, par le feu, ou par d’autres accidents. Vont d’ordinaire par deux.
Les « capons » : chargés de mendier dans les cabarets et dans les lieux publics et de rassemblement, ils poussent les passants au jeu auprès de quelques camarades à qui ils servent de compères.
Les « courtauds de Boutange » : mendiants qui n’ont le droit de mendier que pendant l’hiver.
Les « millards » : voleurs à la tire de provisions. Ce sont les pourvoyeurs de la société.
Les « orphelins » : jeunes garçons presque nus, chargés de paraître gelés et trembler de froid, même en été.
Les « hubains » : porteurs d’un certificat constatant qu’ils ont été guéris de la rage par l’intercession de saint Hubert.
Les « prostituées »
Les « cagoux » ou Ducs : lieutenants de la reine.
Les « coquillards » : faux pèlerins arborant une coquille Saint-Jacques.

Tout le monde ne peut être coupeur de bourse : pour être admis dans cette profession, il faut faire deux chefs-d’œuvre en présence des « Maîtres ». Le jour pris pour le premier on attache au plancher et aux solives d’une chambre une corde bien bandée où il y a des grelots avec une bourse, et il faut que celui qui veut passer maître, ayant le pied droit sur une assiette posée en bas de la corde, et tournant à l’entour le pied gauche, et le corps en l’air, coupe la bourse sans balancer le corps et sans faire sonner les grelots ; s’il y manque en la moindre chose, on le roue de coups ; s’il n’y manque pas, on le reçoit maître.

Les jours suivants on le bat, autant que s’il y avait manqué afin de l’endurcir aux coups et on continue de le battre jusqu’à ce qu’il soit devenu insensible. Alors, pour faire un second chef-d’œuvre, ses compagnons le conduisent à quelque lieu grand et public, comme par exemple, le cimetière. S’ils y voient une femme à genoux ayant sa bourse pendue au côté, ou une autre personne avec une bourse aisée à couper, ou quelque chose semblable facile à dérober, ils lui commandent de faire ce vol en leur présence et à la vue de tout le monde. À peine est-il parti, qu'ils disent aux passants en le montrant au doigt : « Voilà un coupeur de bourses qui va voler cette personne ».

À peine a-t-il fait le vol, que les passants et les délateurs le prennent, l’injurient, le battent, l’assomment sans qu'il ose dénoncer ses compagnons ni même faire semblant de les connaître. Les gens s’assemblent et s’avancent pour voir ou pour apprendre ce qui se passe. Celui là et ses camarades les bousculent, les fouillent, coupent leurs bourses, sondent leurs poches et font plus de bruit que tous les passants ensemble, tirent subtilement de leurs mains leur nouveau maître et se sauvent avec lui et avec leurs vols.
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Message  Le conteur Jeu 17 Jan - 21:24

Les Venelles Iowen

Tu ne me verras pas.
Tu verras des hommes, des enfants. Crasseux, mais pas trop, furtifs, juste assez. Leur première instruction est de ne pas se faire remarquer, et trop de crasse, ça attire l'attention.
Leur pas est aussi léger que le vent, leurs mains aussi délicates que de la brume.
Leur doigts dans ta bourse, tu ne les sentiras pas.
Leur lame entre tes côtes, peut-être.

Tu ne me verras pas, à moins que je le veuille. Et je ne vois pas pourquoi je le voudrais. Moi je peux te voir, avec mes centaines d'yeux, ceux qui courent dans les Venelles et entre les étals du Souk. Et même si je le désire, avec mes yeux à moi. Mais pourquoi faire ? Les yeux des miens sont bien assez bons pour toi. Rien ne leur échappe.

Ils sauront que tu viens ici au premier pied que tu poseras dans les Venelles. Il sauront la raison de ta venue, le poids de ta bourse et la valeur de tes bijoux. Au second pas, ils sauront si quelqu'un attache de l'importance à ta vie, et à combien se chiffre cette importance. Ils sauront quelle pute placer sur ton chemin, à observer sur qui tes regards se fixent. Ils sauront quels jeux d'argent t'attirent et combien tu es prêt à perdre.
Et tout ce qu'ils savent, je le sais.

Tu ne me verras pas, jamais.
Mais je saurai qui tu es, qui tu fus, peut-être même qui tu seras.
Je serai celle qui règlera tes mouvements, tes transactions, tes plaisirs, ton existence même, ici, dans les Bas-Fonds de la Cité. Celle qui permettra ton départ. Eventuellement.

Prends garde, étranger.
Et bonne chance...
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