De retour d'Asgard
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De retour d'Asgard
En soit, l'errance n'est pas une mauvaise chose. Certains sont horrifiés à l'idée de ne pas avoir de but. Et pourtant, on pouvait se délecter sans fin du fait de n'avoir, justement, rien à faire, à par ne rien faire.
Enfin ne rien faire est un bien grand concept. Vous avez déjà essayé de ne rien faire? Vraiment rien? Impossible. On bouge toujours un bout de soi, un regard qui se concentre, une pensée sur quelque chose. L'errance mentale est sûrement la plus dure des choses à obtenir.
Ainsi, on peut errer sans but et s'en sentir fortement aise. Bon, il est parfois plus difficile d'errer sans but lorsque l'on vient se quitter son foyer, après avoir essuyé des tirs de flèches de harpies en furie, sous la menace grandissante des dieux. Soit.
Cas peu probable me direz vous, mais bien réel pour Xehlrox.
Mais qu'importe, il errait, en âme vagabonde sur le flot des idées et du temps. Pourtant, si l'on se mettait maintenant à considérer qu'il errait sans chemin, on ne pourrait l'affirmer. Car sans possible retour en arrière, qui pourrait prouver que le chemin qu'il prenait là n'était pas le chemin qu'il aurait pris quoi qu'il advienne? Que sa destinée le faisait avancer à cette allure, à cette vitesse.
Avec au passage trois gros livres sous la main.
Et puis une hache, parce que sinon ça ne serait pas bien crédible.
Et aussi une petite, légère, hargne contre la satané (et lui n'emploierait peut-être pas ce mot si gentiment tourné) centaurette qui, avec ses bon sang de bois de maux de tête, lui avait causé quelques soucis.
Parmi lesquels frôler la mort, mettre à mal une bibliothèque divine. Se racler les genoux, les pieds.
Se manger une flèche dans l'épaule.
Le tout sous des reproches et des méchancetés entrecoupées de crises de spasmophilie cornéliennes, avec les yeux révulsés et tout et tout.
Non franchement, il l'avait un peu mauvaise le Xehlrox.
Ainsi, et pour en revenir au fait qui nous amène à ce récit, il marchait d'un pas allant. D'un pas sautillant presque, mais pas trop. D'un pas de bon train, qui ressemblerait à un pas joyeux, car au final il ne pouvait nier qu'il se sentait heureux en tant qu'orc libre. Vagabond en quelque sorte.
Le problème, c'était les livres. Ben oui, un orc avec des livres ça ne se croisait pas tous le sjours. Autant avec des têtes d'elfe sur les épaules, ou une moitié de cheval sous le coude pourquoi pas, même si c'était plus rare. Mais franchement des livres.. Ca risquait de jaser.
Et il était hors de question de les jeter. Ca avait quelque chose de précieux, de beau, de puissant presque. La reliure, le bruit de craquèlement. Les petites fleurs ornées. Non, il ne s'en débarrasserait pas.
Il fallait donc qu'il termine ce pour quoi il était en chemin, c'est à dire amener ces livres à la bonne personne. Car dire qu'il était vraiment sans but aurait été une erreur. Il marchait seulement sans être sûr de là où il voulait aller. Et cette nuance ferait par la suite toute la différence.
Et à la question de savoir s'il avait vraiment le choix du chemin qu'il arpentait, Xehlrox répondrait qu'il aurait pu s'en détourner mille fois, mais qu'il ne le fit pas. Ainsi, sa destinée, ou son simple choix, l'amenèrent au fil des routes, gravats et autres morceaux de chemin, jusqu'à l'entrée du royaume d'achaia.
Dernière édition par Xehlrox le Jeu 14 Fév - 22:05, édité 4 fois
Xehlrox- Messages : 116
Date d'inscription : 13/08/2012
Re: De retour d'Asgard
Ton Empire aux mille narines renifle le fumet double qui le pénètre.
Et c'est jusque dans ta peau qu'il s’insinue.
Te fait dresser de ta couche.
Saisir ton lourd manteau qui ne te quitte plus pour livrer tes épaules au soleil depuis qu'elle est partie.
Des jours entiers.
Des nuits à l'attendre, bridant ton cœur.
Tes jambes.
Inquiète.
De la savoir si loin.
A regarder blanchir la nuit.
Le pas lourd qui entre dans ton domaine essaime le parfum sauvage de la centauresse.
Et celui du sang, ferreux et douceâtre.
Et c'est parce que sa présence fait signe que c'est toi que le Royaume lui envoi.
Tu coures presque.
Tes cheveux ébouriffés s'accrochent aux pétales de glycines qui retombent en grappes bleues et blanches au dessus de la treille.
Les scarabées nécrophages bourdonnent dans les feuilles autour de tes oreilles, des hannetons rose vibrent et meurent au cœur trop ouvert des roses qui encerclent le chemin qui mène jusqu'à ton refuge.
Par la grille ouverte, là-bas, du côté nord, le vagabond voit se lever dans une ombre molle et mauve, les longues tiges des iris jaunes, flammés de pourpre comme de longs corps tuméfiés.
L'allée des camphriers au parfum entêtant surplombe maintenant tes épaules.
Tu approches de ton but.
Entre les branches feuillues des arbres gigantesques masquant, à ta gauche, la vue, tu sais le fleuve luire comme de l'argent poli sous le soleil tandis que tu croises au milieu des herbes folles l'immense bronze, représentant une divinité obscène et cruelle.
Des fauves dormants.
Un vol d'oiseau fuit vers le Nord, des grues à manteau bleu, des toucans à gorge rouge, faisans vénérés, et là, canards casqués et cuirassés d'or en habit rouge éclatant comme d'antiques guerriers, cherchant de l'ombre au bord des massifs.
Mais ni les oiseaux, ni les fauves, ni les Dieux, ni les fleurs ne peuvent fixer ton attention, ni le Palais qui à ta droite, entre les cèdres et les bambous superposent ses terrasses claires, ses balcons d'ombres et ses toits coloriés.
Ta pensée est ailleurs... très loin, très loin... au delà de la forêt, au delà du Royaume.
Elle est en toi, sombrée en toi, au plus profond de toi et tu la cherche.
Et celui qui vient porte son empreinte. Il sait où elle se trouve. Tu le sens.
Et tu crains sa présence.
L'annonce éventuelle.
Tu distingues son épaisse silhouette.
Son dos bombé par quelque charge invisible.
Tu ravales le flot amer qui ensemence ta bouche.
D'un pas lent tu t'en vas le cueillir. Prête à le faucher comme une serpe. Ou le saisir comme un frère.
Tu t'arrêtes à nouveau, à la grille, la tenant à deux mains pour cacher cette chose qui te dévorais déjà enfant quand tu te cramponnais à ses barreaux pour ne pas laisser ton être fondre sur tout ce qui entrait et l'accabler de ta curiosité.
Dans ses immenses mains trois ouvrages.
Dans ses immenses mains quelque chose de l'absente.
Tu passes la grille.
A trois pas et tu lui fait face, dans une proximité inhabituelle.
Celle qui interdit tout mensonge, toute dérobade. Celle qui ne sied pas à une première rencontre.
Tu le sais bien.
Et l’œil rouge et l’œil bleu, braises glacées dans ton visage soucieux, questionnent, fouillent l'orc.
Nos destinées parfois sont pleines de mystères, mais il est toujours un sens derrière les plus énigmatiques parcours.
Anog- Messages : 180
Date d'inscription : 17/07/2012
Re: De retour d'Asgard
La ton retombe. Brutalement. On stoppe les rêveries et les envies vagabondes.
Ça vous tombe comme un coup de timbale sur la tête, et tout le décor revient à sa place. Les yeux de l'orc refont le point en moins de temps qu'il ne saurait lui même le dire.
Grille, jardin, statuettes, tout s'affiche clairement, alors qu'il y a quelques secondes il semblait encore divaguer dans un monde aux frontières floues. Et surtout, la clarté du lieu a baissé brutalement.
Quelque chose dans tout ça dénote. Sûrement le fait de se retrouver nez à nez avec une elfe aux allures peu encourageantes de premier abord. Mais au delà de l'accueil peu commun, il a l'impression de se réveiller à un endroit sans savoir réellement comment il l'a atteint.
Malgré le regard insistant de l'elfe, il prend le temps de faire le point sur ce qui l'entoure en quelques saccades d'yeux.
Il ne se sent pas à l'aise, comme une tâche d'huile sur une toile de couleur. Vraiment pas à sa place.
Va-t-elle lui sauter à la gorge, ou au contraire l'accueillir comme un ami? Au fond, qui est-elle? Connait-elle NightShade, l'apprécie-t-elle, ou la déteste-t-elle? Difficile de se sentir vraiment rassuré.. Surtout qu'au départ il pensait venir, saluer une foule de gens prêts à l'accueillir comme un ami, boire quelque pintes, donner ces fichus livres, et s'en aller.
Bref, on était quand même bien loin de ce qu'il escomptait. Bon tant pis, on remettrait les liesses amicales pour plus tard, il fallait quand même assurer ses premiers mots. Surtout vu l'état des relations entre les elfes et les orcs...
Le premier mot ne vint pas tout de suite, si bien qu'il du faire un genre de grimace pour chercher quoi dire de suffisamment éloquent, un sourcil baissé et l'autre levé, le regard au ciel.
Fort heureusement, les mots finirent par affluer, presque de manière un peu trop rapide, pressés de sortir de la bouche de l'orc.
Je euh... Xehlrox, bonjour. Je connais NightShade, j'ai des livres sur moi, ils sont importants et euh on m'a quand même déjà tiré dessus donc euh.
Il se reprit, voyant que ce premier contact n'était pas forcément le meilleur qu'il pouvait avoir. Et surtout devant le regard impassible et inchangé de l'elfe, qui visiblement ne s'attendait pas exactement à cela.
Je suis Xehlrox, ancien défenseur de la cité d'Asgard. Ancien car récemment banni, suite à l'aide apportée à NightShade, une centaure qui appartient à votre royaume. Nous avons été séparés il y a quelques temps, mais je ne saurai dire combien.
Elle est venue chercher dans la bibliothèque d'Asgard des livres pour.... l'aider à comprendre un mal qui la ronge, mais je n'en sais pas tant que ça. C'est pourquoi je ramène ces livres qui pourraient contenir des réponses.
Je viens en paix, j'espère donc que vous pourrez simplement me mener à elle. Suis-je au royaume d'Achaia Che'Hina?
Pfiou, finalement il avait réussi à organiser tout cela. C'est fou cette différence de couleur dans les yeux, il se dit qu'il faudrait penser à lui demander d'où ça vient, et si ça permet de voir le monde avec d'autres couleurs.
Ça vous tombe comme un coup de timbale sur la tête, et tout le décor revient à sa place. Les yeux de l'orc refont le point en moins de temps qu'il ne saurait lui même le dire.
Grille, jardin, statuettes, tout s'affiche clairement, alors qu'il y a quelques secondes il semblait encore divaguer dans un monde aux frontières floues. Et surtout, la clarté du lieu a baissé brutalement.
Quelque chose dans tout ça dénote. Sûrement le fait de se retrouver nez à nez avec une elfe aux allures peu encourageantes de premier abord. Mais au delà de l'accueil peu commun, il a l'impression de se réveiller à un endroit sans savoir réellement comment il l'a atteint.
Malgré le regard insistant de l'elfe, il prend le temps de faire le point sur ce qui l'entoure en quelques saccades d'yeux.
Il ne se sent pas à l'aise, comme une tâche d'huile sur une toile de couleur. Vraiment pas à sa place.
Va-t-elle lui sauter à la gorge, ou au contraire l'accueillir comme un ami? Au fond, qui est-elle? Connait-elle NightShade, l'apprécie-t-elle, ou la déteste-t-elle? Difficile de se sentir vraiment rassuré.. Surtout qu'au départ il pensait venir, saluer une foule de gens prêts à l'accueillir comme un ami, boire quelque pintes, donner ces fichus livres, et s'en aller.
Bref, on était quand même bien loin de ce qu'il escomptait. Bon tant pis, on remettrait les liesses amicales pour plus tard, il fallait quand même assurer ses premiers mots. Surtout vu l'état des relations entre les elfes et les orcs...
Le premier mot ne vint pas tout de suite, si bien qu'il du faire un genre de grimace pour chercher quoi dire de suffisamment éloquent, un sourcil baissé et l'autre levé, le regard au ciel.
Fort heureusement, les mots finirent par affluer, presque de manière un peu trop rapide, pressés de sortir de la bouche de l'orc.
Je euh... Xehlrox, bonjour. Je connais NightShade, j'ai des livres sur moi, ils sont importants et euh on m'a quand même déjà tiré dessus donc euh.
Il se reprit, voyant que ce premier contact n'était pas forcément le meilleur qu'il pouvait avoir. Et surtout devant le regard impassible et inchangé de l'elfe, qui visiblement ne s'attendait pas exactement à cela.
Je suis Xehlrox, ancien défenseur de la cité d'Asgard. Ancien car récemment banni, suite à l'aide apportée à NightShade, une centaure qui appartient à votre royaume. Nous avons été séparés il y a quelques temps, mais je ne saurai dire combien.
Elle est venue chercher dans la bibliothèque d'Asgard des livres pour.... l'aider à comprendre un mal qui la ronge, mais je n'en sais pas tant que ça. C'est pourquoi je ramène ces livres qui pourraient contenir des réponses.
Je viens en paix, j'espère donc que vous pourrez simplement me mener à elle. Suis-je au royaume d'Achaia Che'Hina?
Pfiou, finalement il avait réussi à organiser tout cela. C'est fou cette différence de couleur dans les yeux, il se dit qu'il faudrait penser à lui demander d'où ça vient, et si ça permet de voir le monde avec d'autres couleurs.
Xehlrox- Messages : 116
Date d'inscription : 13/08/2012
Re: De retour d'Asgard
Tu es à ce point suspendue à ses lèvres, les fixant obsessionnellement que tu ne prêtes d'abord pas la moindre attention à sa physionomie. Pas plus qu'à son état. Pas plus qu'à cette distance inconvenante à laquelle tu t'es placée d'emblée pour l'entreprendre en silence avec ce regard inquisiteur.
Tes narines frémissent quand il ouvre la bouche.
Sa première tentative est un échec.
Tu n'entends que "tiré dessus".
Et tiré dessus ouvre dans ta tête la boite de Pandore.
Des images se télescopent.
D'elle. Lui, reste dans l'angle mort. Il n'a pas de place dans l'angoisse qui te ronge.
Il se reprend et tu déglutis, comme une invitation à poursuivre. Plus vite.
Tes lèvres sont sèches. Ton cœur bat lentement. Quelque chose gronde au fond de toi et te tord les boyaux.
L'odeur qu'il dégage te donne la nausée. Une odeur de sangs mêlés.
Tes yeux sont fixes, comme hypnotisés par le chapelet des phrases que sa bouche remuent et assemblent pour former quelque chose que tu refuses de comprendre.
Et tu n'entends que cela: "Nous avons été séparés il y a quelques temps, mais je ne saurai dire combien."
*... Et tu penses la trouver ici.... Et tu ne saurais dire combien....? Tu veux dire que tu ne t'es pas soucié de savoir ce qu'il advenait d'elle ?... Tu veux dire que tu as fuit ... sans elle...*
L’œil rouge brille comme une étoile.
L’œil bleu tremblote faiblement.
Et tu te dis qu'elle est encore là-bas, dans cette citadelle lointaine, à chercher des réponses qu'elle ne trouvera nulle part. Ce que tu aurais du lui dire pour qu'elle ne se sauve pas. Qu'elle seule pourra se souvenir. Et ceux qui ont croisé sa route.
Il achève et tu reste sur ta faim. Tes yeux creusent leur terrier dans son visage. Son expression maladroite a disparue.
Te frappe la clarté de ses mots, sa concision.
L'économie du récit quand tu aurais voulut en connaître le déroulement à chaque seconde.
Un silence. Et puis tu recules. Et tu t'efforces de distiller un peu de bienveillance dans ton empressement à savoir, à comprendre ce qu'il s'est vraiment passé là-bas.
« Night Shade n'est pas rentrée à la maison. »
Ces mots te tombent de la bouche. Tu as parlé comme une mère inquiète. Et tes yeux écarquillés témoignent de cet attachement aveugle qui te lie à cette centauresse que tu connais encore si peu et qui pourtant semble avoir traversé les siècles à tes côtés.
« Je ne doute pas de ton message de paix.
Sois le bienvenu dans sa demeure dans le Royaume d'Achaïa Che'Hina, Xelhrox, saches qu'elle n'appartient à personne bien qu'elle vive parmi nous.
Et puis si elle est allé jusqu'à cette citadelle dont tu gardais les secrets, c'est qu'elle avait sans doute une excellente raison de s'y rendre...
Mais. »
L’œil oblique à nouveau. Flamboie.
« Mais je ne comprend pas que vos routes se soient séparées.... »
L'odeur du sang dans une nouvelle vague nauséeuse t'interrompt. Son sang suinte encore d'une méchante plaie sommairement soignée que tu désignes d'un signe de tête.
« Cette plaie sent le poison. Je vais te prodiguer les soins qu'il te faut. Et tu vas me dire exactement ce qu'il s'est passé là-bas. Et ce que Night peut bien faire de ces ouvrages que tu portes. Ce que pourrait bien détenir Asgard que ces murs ne sachent pas déjà.»
Un mouvement d'amertume sur ta lèvre. Furtif.
Tu fais un geste pour lui prendre la main. Que tu arrêtes au vol ; suspendant tes doigts dans les airs d'un sourire maladroit. Comme si lui tenir sa main à lui c'était tenir la sienne. Et l'oeil bleu cligne.
« Nous allons l'attendre...."
*Où la chercher... tout dépendra de ce que tu vas m'apprendre...*
"... Près de chez elle.
Le chemin peut être long alors ne t'écartes pas quand nous traverserons ce domaine.
Tu pourrais t'égarer, toi aussi.»
Tes narines frémissent quand il ouvre la bouche.
Sa première tentative est un échec.
Tu n'entends que "tiré dessus".
Et tiré dessus ouvre dans ta tête la boite de Pandore.
Des images se télescopent.
D'elle. Lui, reste dans l'angle mort. Il n'a pas de place dans l'angoisse qui te ronge.
Il se reprend et tu déglutis, comme une invitation à poursuivre. Plus vite.
Tes lèvres sont sèches. Ton cœur bat lentement. Quelque chose gronde au fond de toi et te tord les boyaux.
L'odeur qu'il dégage te donne la nausée. Une odeur de sangs mêlés.
Tes yeux sont fixes, comme hypnotisés par le chapelet des phrases que sa bouche remuent et assemblent pour former quelque chose que tu refuses de comprendre.
Et tu n'entends que cela: "Nous avons été séparés il y a quelques temps, mais je ne saurai dire combien."
*... Et tu penses la trouver ici.... Et tu ne saurais dire combien....? Tu veux dire que tu ne t'es pas soucié de savoir ce qu'il advenait d'elle ?... Tu veux dire que tu as fuit ... sans elle...*
L’œil rouge brille comme une étoile.
L’œil bleu tremblote faiblement.
Et tu te dis qu'elle est encore là-bas, dans cette citadelle lointaine, à chercher des réponses qu'elle ne trouvera nulle part. Ce que tu aurais du lui dire pour qu'elle ne se sauve pas. Qu'elle seule pourra se souvenir. Et ceux qui ont croisé sa route.
Il achève et tu reste sur ta faim. Tes yeux creusent leur terrier dans son visage. Son expression maladroite a disparue.
Te frappe la clarté de ses mots, sa concision.
L'économie du récit quand tu aurais voulut en connaître le déroulement à chaque seconde.
Un silence. Et puis tu recules. Et tu t'efforces de distiller un peu de bienveillance dans ton empressement à savoir, à comprendre ce qu'il s'est vraiment passé là-bas.
« Night Shade n'est pas rentrée à la maison. »
Ces mots te tombent de la bouche. Tu as parlé comme une mère inquiète. Et tes yeux écarquillés témoignent de cet attachement aveugle qui te lie à cette centauresse que tu connais encore si peu et qui pourtant semble avoir traversé les siècles à tes côtés.
« Je ne doute pas de ton message de paix.
Sois le bienvenu dans sa demeure dans le Royaume d'Achaïa Che'Hina, Xelhrox, saches qu'elle n'appartient à personne bien qu'elle vive parmi nous.
Et puis si elle est allé jusqu'à cette citadelle dont tu gardais les secrets, c'est qu'elle avait sans doute une excellente raison de s'y rendre...
Mais. »
L’œil oblique à nouveau. Flamboie.
« Mais je ne comprend pas que vos routes se soient séparées.... »
L'odeur du sang dans une nouvelle vague nauséeuse t'interrompt. Son sang suinte encore d'une méchante plaie sommairement soignée que tu désignes d'un signe de tête.
« Cette plaie sent le poison. Je vais te prodiguer les soins qu'il te faut. Et tu vas me dire exactement ce qu'il s'est passé là-bas. Et ce que Night peut bien faire de ces ouvrages que tu portes. Ce que pourrait bien détenir Asgard que ces murs ne sachent pas déjà.»
Un mouvement d'amertume sur ta lèvre. Furtif.
Tu fais un geste pour lui prendre la main. Que tu arrêtes au vol ; suspendant tes doigts dans les airs d'un sourire maladroit. Comme si lui tenir sa main à lui c'était tenir la sienne. Et l'oeil bleu cligne.
« Nous allons l'attendre...."
*Où la chercher... tout dépendra de ce que tu vas m'apprendre...*
"... Près de chez elle.
Le chemin peut être long alors ne t'écartes pas quand nous traverserons ce domaine.
Tu pourrais t'égarer, toi aussi.»
Anog- Messages : 180
Date d'inscription : 17/07/2012
Re: De retour d'Asgard
Ah...
Xehlrox se rendit compte qu'au final, il ne connaissait rien de la centaure, et qu'il avait été précipité dans quelque chose de bien trop personnel sans avoir l'essentiel de connaissances sur NightShade. Etrange. Il ne la connaissait pas, mais savait des choses que peu connaissaient..
L'accueil fut cordial, pour autant la tension n'était pas retombée. On sentait comme une sourde complainte dans le ton de l'elfe qui l'avait accueilli. Un reproche, quelque chose d’imperceptible? Bah, il aurait bien le temps de dénouer tout ça plus tard.
Il était fatigué, éreinté même. La blessure ne s'était pas docilement résorbée, elle suintait une douleur sans temps mort, mais une douleur écrasée, lente, lancinante. Xehlrox s'y était presque habitué.
« Mais je ne comprend pas que vos routes se soient séparées.... »
Ca résonnait dans la tête de l'orc. A vrai dire lui même ne le comprenait pas vraiment. La décision avait été rapide, réflexe, sans possible retour. Et il revoyait la scène, le bruit, les échos, les plumes qui fusent autant que les flèches. Aurait-il pu rejoindre la centaure? N'aurait-ce pas été pire encore?
Il pourrait tergiverser longtemps sur cette question, sans trouver de réponse valable.
IL suivit l'elfe, trainant un peu de la patte, il se sentait comme le soir d'une journée d'été, de celles qui durent et ne s'arrêtent jamais vraiment. Il découvrait le paysage qui passait à côté de lui, la nature qui semblait docile et sage, mais dont la cruauté avait été vaguement évoquée quelques minutes auparavant.
Quelle drôle de situation. Être accueillit dans un endroit qui ne veut pas vraiment de vous. Le petit cailloux dans la botte, mais que vous gardez par courtoisie. La question qui, du coup, ne sortait pas de la tête de l'orc, c'était pourquoi.
Pourquoi n'était-il accueillit comme une aide, comme une réponse, comme quelqu'un qui avait risqué sa vie, balayé son équilibre dans la citadelle, presque défié les dieux qui l'avaient accueilli. Pourquoi ce sentiment d'intrus, d'un étranger gênant..
Il préférait donc ne pas bougonner de son côté, et tenta de trouver les mots les plus justes qui soient pour reprendre la conversation, qui au final n'avait été que des courtoisies d'usage.
Je ne sais pas trop si l'on peut parler ainsi, mais je sens comme une gêne dans vos paroles.
Je ne sais simplement pas de quoi il s'agit. A vrai dire, je connais peu de NightShade, elle est venue à moi, et nous avons donc œuvré ensemble pour l'aider dans sa quête. Je me suis battu, à mon insu presque, pour l'aider, j'ai été banni de mon royaume,et espérais donc trouver ici un refuge temporaire qui mériterait le sacrifice que j'ai opéré.
Seulement, il semble que la nature même des lieux ne veuille de moi, et je sens dans votre ton une once de reproche que je ne saurais comprendre.
Me craignez vous, ou souhaitez vous savoir d'autres choses que je n'aurais encore éclaircies?
Xehlrox se rendit compte qu'au final, il ne connaissait rien de la centaure, et qu'il avait été précipité dans quelque chose de bien trop personnel sans avoir l'essentiel de connaissances sur NightShade. Etrange. Il ne la connaissait pas, mais savait des choses que peu connaissaient..
L'accueil fut cordial, pour autant la tension n'était pas retombée. On sentait comme une sourde complainte dans le ton de l'elfe qui l'avait accueilli. Un reproche, quelque chose d’imperceptible? Bah, il aurait bien le temps de dénouer tout ça plus tard.
Il était fatigué, éreinté même. La blessure ne s'était pas docilement résorbée, elle suintait une douleur sans temps mort, mais une douleur écrasée, lente, lancinante. Xehlrox s'y était presque habitué.
« Mais je ne comprend pas que vos routes se soient séparées.... »
Ca résonnait dans la tête de l'orc. A vrai dire lui même ne le comprenait pas vraiment. La décision avait été rapide, réflexe, sans possible retour. Et il revoyait la scène, le bruit, les échos, les plumes qui fusent autant que les flèches. Aurait-il pu rejoindre la centaure? N'aurait-ce pas été pire encore?
Il pourrait tergiverser longtemps sur cette question, sans trouver de réponse valable.
IL suivit l'elfe, trainant un peu de la patte, il se sentait comme le soir d'une journée d'été, de celles qui durent et ne s'arrêtent jamais vraiment. Il découvrait le paysage qui passait à côté de lui, la nature qui semblait docile et sage, mais dont la cruauté avait été vaguement évoquée quelques minutes auparavant.
Quelle drôle de situation. Être accueillit dans un endroit qui ne veut pas vraiment de vous. Le petit cailloux dans la botte, mais que vous gardez par courtoisie. La question qui, du coup, ne sortait pas de la tête de l'orc, c'était pourquoi.
Pourquoi n'était-il accueillit comme une aide, comme une réponse, comme quelqu'un qui avait risqué sa vie, balayé son équilibre dans la citadelle, presque défié les dieux qui l'avaient accueilli. Pourquoi ce sentiment d'intrus, d'un étranger gênant..
Il préférait donc ne pas bougonner de son côté, et tenta de trouver les mots les plus justes qui soient pour reprendre la conversation, qui au final n'avait été que des courtoisies d'usage.
Je ne sais pas trop si l'on peut parler ainsi, mais je sens comme une gêne dans vos paroles.
Je ne sais simplement pas de quoi il s'agit. A vrai dire, je connais peu de NightShade, elle est venue à moi, et nous avons donc œuvré ensemble pour l'aider dans sa quête. Je me suis battu, à mon insu presque, pour l'aider, j'ai été banni de mon royaume,et espérais donc trouver ici un refuge temporaire qui mériterait le sacrifice que j'ai opéré.
Seulement, il semble que la nature même des lieux ne veuille de moi, et je sens dans votre ton une once de reproche que je ne saurais comprendre.
Me craignez vous, ou souhaitez vous savoir d'autres choses que je n'aurais encore éclaircies?
Xehlrox- Messages : 116
Date d'inscription : 13/08/2012
Re: De retour d'Asgard
Tu t'arrêtes.
Lui saisit le bras. Vivement. Exerce une pression ferme sans la moindre animosité.
Ton visage est aussi froid qu'une mer de glace.
Mais ta voix qui vibre le contredit.
"Je ne te crains pas non.
Pour quelle raison devrais-je te craindre puisque tu viens chercher refuge auprès d'elle ?
Je crains qu'il ne soit arrivé quelque chose à cette personne que tu dis ne connaître qu'à peine et qui compte à mes yeux plus que tu ne saurais l'envisager. »
Tu desserres l’étreinte, soudainement heurtée par le fait de le tutoyer alors qu'il te vouvoie depuis son arrivée.
Te rendant compte de ta véhémence. De ton irritabilité.
De la lisibilité de ton angoisse.
« Je.... suis désolée ; je ne voulais pas vous mettre mal à l'aise. J'apprécie votre franchise.
Et la confiance que vous m'accordez en venant ici.
J'ai seulement du mal à entendre que vous ne soyez pas avec elle, que vous ne sachiez pas où elle est à l'heure qu'il est. Je ne comprend pas.
Et je déteste ne pas comprendre...
Vous pouvez rester le temps qu'il vous faudra pour vous rétablir et donner ces ouvrage à Night Shade. Davantage si vous le désirez. Si vous vous y plaisez.
Vous trouverez bien plus qu'un refuge, et ce n'est pas une question de mérite ou de sacrifice.
Nous passons nos existences à sacrifier les choses et les êtres que nous aimons ; pour de bonnes ou de mauvaises raisons.
Le Royaume vous ouvrira ses portes si ce que vous me dites est vrai. Et je n'ai pas de raison de douter de vous. Puisque... Puisqu'elle est allé chercher de l'aide auprès de vous.
Et même demeurer ici. "
*Si elle revient vivante.... Je ne pourrais supporter ton visage si elle ne me revenait pas.
Je ne pourrais pas...
Je te tuerais plutôt pour décharger ma rage si tu ne me la rendais pas...
Tu n'aurais plus droit à la vie pour lui avoir prise, "à son insu"...*
Puisque vous avez été banni pour elle...
Mais... je ne comprend pas comment vous avez pu vous battre à son insu....
Pour quelle raison l'avez vous aidé ?... Pour quelle raison avez-vous mis votre vie et votre avenir en péril pour elle, Xehlrox ? Dites le moi. »
Et tu le fixes à nouveau. L'épinglant, occultant son champ de vision. Te cramponnant à sa réponse comme si tout désormais ne dépendait que de cela.
Lui saisit le bras. Vivement. Exerce une pression ferme sans la moindre animosité.
Ton visage est aussi froid qu'une mer de glace.
Mais ta voix qui vibre le contredit.
"Je ne te crains pas non.
Pour quelle raison devrais-je te craindre puisque tu viens chercher refuge auprès d'elle ?
Je crains qu'il ne soit arrivé quelque chose à cette personne que tu dis ne connaître qu'à peine et qui compte à mes yeux plus que tu ne saurais l'envisager. »
Tu desserres l’étreinte, soudainement heurtée par le fait de le tutoyer alors qu'il te vouvoie depuis son arrivée.
Te rendant compte de ta véhémence. De ton irritabilité.
De la lisibilité de ton angoisse.
« Je.... suis désolée ; je ne voulais pas vous mettre mal à l'aise. J'apprécie votre franchise.
Et la confiance que vous m'accordez en venant ici.
J'ai seulement du mal à entendre que vous ne soyez pas avec elle, que vous ne sachiez pas où elle est à l'heure qu'il est. Je ne comprend pas.
Et je déteste ne pas comprendre...
Vous pouvez rester le temps qu'il vous faudra pour vous rétablir et donner ces ouvrage à Night Shade. Davantage si vous le désirez. Si vous vous y plaisez.
Vous trouverez bien plus qu'un refuge, et ce n'est pas une question de mérite ou de sacrifice.
Nous passons nos existences à sacrifier les choses et les êtres que nous aimons ; pour de bonnes ou de mauvaises raisons.
Le Royaume vous ouvrira ses portes si ce que vous me dites est vrai. Et je n'ai pas de raison de douter de vous. Puisque... Puisqu'elle est allé chercher de l'aide auprès de vous.
Et même demeurer ici. "
*Si elle revient vivante.... Je ne pourrais supporter ton visage si elle ne me revenait pas.
Je ne pourrais pas...
Je te tuerais plutôt pour décharger ma rage si tu ne me la rendais pas...
Tu n'aurais plus droit à la vie pour lui avoir prise, "à son insu"...*
Puisque vous avez été banni pour elle...
Mais... je ne comprend pas comment vous avez pu vous battre à son insu....
Pour quelle raison l'avez vous aidé ?... Pour quelle raison avez-vous mis votre vie et votre avenir en péril pour elle, Xehlrox ? Dites le moi. »
Et tu le fixes à nouveau. L'épinglant, occultant son champ de vision. Te cramponnant à sa réponse comme si tout désormais ne dépendait que de cela.
Anog- Messages : 180
Date d'inscription : 17/07/2012
Re: De retour d'Asgard
Bon, en terme de franchise, on avait tout de suite passé un certain cap. Et on se tutoie, et on se tient le bras, tout ça. Non que cela soit vraiment dérangeant, mais quand même, hein, entre elfe et orc, on n'était pas habitué à se papouiller les membres.
L'avantage, pour Anog en tout cas, c'est que Xehlrox n'aimait pas retourner des questions éternellement dans sa tête. (Et puis ça finissait par faire mal au crâne). Surtout des questions sans réponse. Et la franchise d'Anog, bien que sèche et beaucoup trop prompt, permettrait de faire avancer les choses. Par contre, il y avait une chose qu'elle omettait, ou ne savait pas, et que les écrits suivants permettent de comprendre assez facilement.
Je cite donc mes sources: "Guide de survie à l'usage de l'aventurier perdu, Chapitre XII, se nourrir en milieu hostile".
[...]En cas de manque de nourriture, et à supposer que l'aventurier soit en milieu orc, il existe un moyen très facile de tuer un orc sans même se salir les mains.
Vous aurez besoin d'une liane, dune lourde pierre, et d'un peu de viande fraiche.
Badigeonnez la pierre de viande, et ensuite accrochez la avec la liane à une branche solide. Il faut que la pierre pende dans le vide, à hauteur de tête d'orc moyen, c'est à dire environ 1mestre et 65 centimestres.
Et ensuite attendez. Vous chances de manger l'orc le lendemain sont de 97% si un orc passe dans les parages.
Et c'est là que vous vous demandez pourquoi. Et bien mettez vous dans la peau d'un orc. Vous trouvez un truc qui sent bon, avec des bonnes choses à manger dessus, sauf que dès que vous posez vos grosses pattes dessus, ça s'en va, et ça vous revient dans la tête.
Réflexe de base face à une attaque extérieure, vous renvoyez un coup, faisant aller la pierre un peu plus loin, qui revient donc dans votre tête. Vous retapez donc dedans un peu plus fort, parce que nom d'un orc de nom d'un orc ça va bien finir par se taire ce truc.
Bref, au final, l'orc meurt à force de recevoir des coups de pierre dans la tête.
Et pourquoi ce long aparté sur les coutumes des orcs? Simplement pour expliquer qu'un orc piqué au vif est un orc dangereux, qui répondra plus fort que ce qu'il a reçu. Ceci peut donc expliquer la suite.
Désolée? Désolée? Je veux bien le croire, mais pas autant que moi! Alors arrêtons les familiarités de toucher et venons en au fait. Et puisqu'on en vient à se tutoyer, posons nous deux minutes, et laisse moi t'expliquer le pourquoi du comment.
Allez, on sera mieux à parler sans bouger, ça me donne des points de côté. Et cela durera peu de temps si tu ne veux pas en entendre beaucoup, et un peu plus si tu souhaites en entendre davantage.
Il se posa, prit sa respiration profondément parce que ça montrait qu'il se concentrait.
Ainsi Xehlrox lui raconta la venue de NightShade. Le premier saut à la bibliothèque. Les farfouilles dans les vieux grimoire, les crises de la centaure, le sprint jusqu'à la fontaine, et puis les Walkyries..
A ces mots, mine de rien, Xehlrox eut un frémissement pileux des bras, signe qu'il ne digérait pas cette affaire là.
parce que bon sang, ces saletés de volatiles avec des arcs m'ont inondé de flèches sans préavis ni rien!
Et il continua, sur le temps où ils étaient reclus dans l'armurerie, la blessure, les questions sur le mal qui hante NightShade.
c'est compliqué, apparemment le vieil elfe sait de quoi il s'agit, mais ce serait une sorte de sortilège... Il s'arrêta un court instant, se demandant si ses paroles allaient être comprises ou non Lancé par je ne sais qui et qui se traduit euh.... par des oiseaux dans sa tête? Qui lui piquent le front? Et quand elle fait des crises elle fait vraiment peur... à tomber par terre, les yeux révulsés. Jamais vu ça, de toute ma vie d'orc et de celle de mes aïeux.
Puis il continua, sur la sortie glorieuse au son des flèches fusant ou se plantant dans la table, de l'entrée dans la bibliothèque.
parce que si on avait pris le temps d'ouvrir la porte, on serait morts. Les Walkyries, ça tranche un bec de merle à 30 mètres.
Passage par les fenêtres, et la recherche du grimoire sous les conseils du vieil elfe.
"Vert avec en couture des fleurs de Samia". Non mis sans rire, il croit quoi le vieux. Que les orcs ça cueille des fleurs? Et tu sais ce que c'est une Samia toi?
Pour en venir finalement au moment fatidique de la séparation.
Les bruits de verre.
Le cri de Xehlrox..
Les plumes qui froissent.
Les flèches qui fusent.
Et une décision à prendre en moins d'une seconde. Pour sauver sa peau, et peut-être celle de NightShade.
Ses yeux se voilèrent. Il remonta son imposant menton, un soupir dans la gorge, et une amertume dans la voix.
Tu penses que j'ai fait ce choix par lâcheté? Je préfère laisser des chances à chacun que de nous précipiter tous les deux vers une mort certaine.
Elles étaient au moins 10. Quel intérêt avais-je à leur montrer où elle était? Pour quelle meurt à coup sûr? Elles étaient sûr moi, NightShade était plus loin. J'ai crié, et j'ai emporté la moitié des Walkyries avec moi en partant.
Je lui ai laissé plus de chances de survivre qu'avec n'importe quel acte désespéré de sauvetage. Et je pense qu'elle est encore vivante. Enfin... Je l'espère. Que tu sois attachée à elle, je le comprends. Ne crois simplement pas que j'ai risqué tout ça pour me réjouir de sa mort derrière. Je ne suis pas passé par les flèches et l'exil pour que cela n'ait servi à rien.
Il eut un sourire sans joie, simplement pour ponctuer cette fin de la mélancolie que méritait ce récit.
L'avantage, pour Anog en tout cas, c'est que Xehlrox n'aimait pas retourner des questions éternellement dans sa tête. (Et puis ça finissait par faire mal au crâne). Surtout des questions sans réponse. Et la franchise d'Anog, bien que sèche et beaucoup trop prompt, permettrait de faire avancer les choses. Par contre, il y avait une chose qu'elle omettait, ou ne savait pas, et que les écrits suivants permettent de comprendre assez facilement.
Je cite donc mes sources: "Guide de survie à l'usage de l'aventurier perdu, Chapitre XII, se nourrir en milieu hostile".
[...]En cas de manque de nourriture, et à supposer que l'aventurier soit en milieu orc, il existe un moyen très facile de tuer un orc sans même se salir les mains.
Vous aurez besoin d'une liane, dune lourde pierre, et d'un peu de viande fraiche.
Badigeonnez la pierre de viande, et ensuite accrochez la avec la liane à une branche solide. Il faut que la pierre pende dans le vide, à hauteur de tête d'orc moyen, c'est à dire environ 1mestre et 65 centimestres.
Et ensuite attendez. Vous chances de manger l'orc le lendemain sont de 97% si un orc passe dans les parages.
Et c'est là que vous vous demandez pourquoi. Et bien mettez vous dans la peau d'un orc. Vous trouvez un truc qui sent bon, avec des bonnes choses à manger dessus, sauf que dès que vous posez vos grosses pattes dessus, ça s'en va, et ça vous revient dans la tête.
Réflexe de base face à une attaque extérieure, vous renvoyez un coup, faisant aller la pierre un peu plus loin, qui revient donc dans votre tête. Vous retapez donc dedans un peu plus fort, parce que nom d'un orc de nom d'un orc ça va bien finir par se taire ce truc.
Bref, au final, l'orc meurt à force de recevoir des coups de pierre dans la tête.
Et pourquoi ce long aparté sur les coutumes des orcs? Simplement pour expliquer qu'un orc piqué au vif est un orc dangereux, qui répondra plus fort que ce qu'il a reçu. Ceci peut donc expliquer la suite.
Désolée? Désolée? Je veux bien le croire, mais pas autant que moi! Alors arrêtons les familiarités de toucher et venons en au fait. Et puisqu'on en vient à se tutoyer, posons nous deux minutes, et laisse moi t'expliquer le pourquoi du comment.
Allez, on sera mieux à parler sans bouger, ça me donne des points de côté. Et cela durera peu de temps si tu ne veux pas en entendre beaucoup, et un peu plus si tu souhaites en entendre davantage.
Il se posa, prit sa respiration profondément parce que ça montrait qu'il se concentrait.
Ainsi Xehlrox lui raconta la venue de NightShade. Le premier saut à la bibliothèque. Les farfouilles dans les vieux grimoire, les crises de la centaure, le sprint jusqu'à la fontaine, et puis les Walkyries..
A ces mots, mine de rien, Xehlrox eut un frémissement pileux des bras, signe qu'il ne digérait pas cette affaire là.
parce que bon sang, ces saletés de volatiles avec des arcs m'ont inondé de flèches sans préavis ni rien!
Et il continua, sur le temps où ils étaient reclus dans l'armurerie, la blessure, les questions sur le mal qui hante NightShade.
c'est compliqué, apparemment le vieil elfe sait de quoi il s'agit, mais ce serait une sorte de sortilège... Il s'arrêta un court instant, se demandant si ses paroles allaient être comprises ou non Lancé par je ne sais qui et qui se traduit euh.... par des oiseaux dans sa tête? Qui lui piquent le front? Et quand elle fait des crises elle fait vraiment peur... à tomber par terre, les yeux révulsés. Jamais vu ça, de toute ma vie d'orc et de celle de mes aïeux.
Puis il continua, sur la sortie glorieuse au son des flèches fusant ou se plantant dans la table, de l'entrée dans la bibliothèque.
parce que si on avait pris le temps d'ouvrir la porte, on serait morts. Les Walkyries, ça tranche un bec de merle à 30 mètres.
Passage par les fenêtres, et la recherche du grimoire sous les conseils du vieil elfe.
"Vert avec en couture des fleurs de Samia". Non mis sans rire, il croit quoi le vieux. Que les orcs ça cueille des fleurs? Et tu sais ce que c'est une Samia toi?
Pour en venir finalement au moment fatidique de la séparation.
Les bruits de verre.
Le cri de Xehlrox..
Les plumes qui froissent.
Les flèches qui fusent.
Et une décision à prendre en moins d'une seconde. Pour sauver sa peau, et peut-être celle de NightShade.
Ses yeux se voilèrent. Il remonta son imposant menton, un soupir dans la gorge, et une amertume dans la voix.
Tu penses que j'ai fait ce choix par lâcheté? Je préfère laisser des chances à chacun que de nous précipiter tous les deux vers une mort certaine.
Elles étaient au moins 10. Quel intérêt avais-je à leur montrer où elle était? Pour quelle meurt à coup sûr? Elles étaient sûr moi, NightShade était plus loin. J'ai crié, et j'ai emporté la moitié des Walkyries avec moi en partant.
Je lui ai laissé plus de chances de survivre qu'avec n'importe quel acte désespéré de sauvetage. Et je pense qu'elle est encore vivante. Enfin... Je l'espère. Que tu sois attachée à elle, je le comprends. Ne crois simplement pas que j'ai risqué tout ça pour me réjouir de sa mort derrière. Je ne suis pas passé par les flèches et l'exil pour que cela n'ait servi à rien.
Il eut un sourire sans joie, simplement pour ponctuer cette fin de la mélancolie que méritait ce récit.
Xehlrox- Messages : 116
Date d'inscription : 13/08/2012
Re: De retour d'Asgard
La réponse ne se fait pas attendre.
On pourrait même dire qu'elle t'arrive comme une coulée de lave.
Te voilà sans doute satisfaite maintenant qu'il te noie sous un flot de paroles.
Et qui font sens. Ce qui ne gâte rien...
Tu opines même du chef tant il t'embarque dans son récit.
Tu aurais presque envie de rire en le voyant se projeter dans ses souvenirs. A chercher des raccourcis.
Tant il y met d'ardeur, de coeur.
Oui, un rire nerveux t'aurait fait du bien.
Mais tu reste impassible, enregistrant chaque étape. Chaque détail qui te semble important.
Enfin quand il achève, remué, la mine triste, lui aussi, tu gardes un instant le silence.
Rassemblant tes idées.
Puis tu te décides à sourire, avec douceur. Et cette fois ta main se pose sur son bras avec quelque chose de fraternel.
"
Finalement tu es tout à fait prolixe quand on te pique, ça te délie la langue.
Les orcs ont de drôles de pudeurs...
Merci.
Merci d'avoir risqué ta vie pour l'aider, bien que tu ne me dises toujours pas pour quelle raison tu l'as fait.
Les choses sont plus claires à présent.
Je comprend mieux ce que tu attends de moi aussi.
Je n'ai pas encore été témoin de ces crises dont tu parles. Peut-être me les a-t-elle caché... Peut-être que rien ici ne les a déclenché. Mais elle ne m'étonnent guère... pas plus que cette histoire de sortilège. Mais seul un mestre pourrait l'aider.
Et ce n'est pas un ouvrage qui y suffira.
Encore faudrait-il savoir le déchiffrer.
Pourquoi l'elfe vous a-t-il demandé de chercher un livre décoré d'une fleur de Samia ?
En a-t-il dit quelque chose ?"
On pourrait même dire qu'elle t'arrive comme une coulée de lave.
Te voilà sans doute satisfaite maintenant qu'il te noie sous un flot de paroles.
Et qui font sens. Ce qui ne gâte rien...
Tu opines même du chef tant il t'embarque dans son récit.
Tu aurais presque envie de rire en le voyant se projeter dans ses souvenirs. A chercher des raccourcis.
Tant il y met d'ardeur, de coeur.
Oui, un rire nerveux t'aurait fait du bien.
Mais tu reste impassible, enregistrant chaque étape. Chaque détail qui te semble important.
Enfin quand il achève, remué, la mine triste, lui aussi, tu gardes un instant le silence.
Rassemblant tes idées.
Puis tu te décides à sourire, avec douceur. Et cette fois ta main se pose sur son bras avec quelque chose de fraternel.
"
Finalement tu es tout à fait prolixe quand on te pique, ça te délie la langue.
Les orcs ont de drôles de pudeurs...
Merci.
Merci d'avoir risqué ta vie pour l'aider, bien que tu ne me dises toujours pas pour quelle raison tu l'as fait.
Les choses sont plus claires à présent.
Je comprend mieux ce que tu attends de moi aussi.
Je n'ai pas encore été témoin de ces crises dont tu parles. Peut-être me les a-t-elle caché... Peut-être que rien ici ne les a déclenché. Mais elle ne m'étonnent guère... pas plus que cette histoire de sortilège. Mais seul un mestre pourrait l'aider.
Et ce n'est pas un ouvrage qui y suffira.
Encore faudrait-il savoir le déchiffrer.
Pourquoi l'elfe vous a-t-il demandé de chercher un livre décoré d'une fleur de Samia ?
En a-t-il dit quelque chose ?"
Anog- Messages : 180
Date d'inscription : 17/07/2012
Re: De retour d'Asgard
Il eut un petit mouvement de tête. Haussant les sourcils, il se rendait compte qu'au final, jamais il n'avait vraiment pris la décision d'aider NightShade. Ça lui était tombé dessus. Son implication était allée crescendo, pour autant, il ne le regrettait pas.
Ce qui l'embêtait également, c'est qu'il venait un peu les mains vides. Enfin la tête vide. Il n'avait pas plus d'informations, rien de plus pour satisfaire la curiosité d'Anog.
Tu me prends un peu au dépourvu avec tes questions. Je n'en sais pas vraiment plus.
En fait, j'espérais un peu que ce serait toi qui m'apporterais les réponses aux questions que tu poses.
Je ne sais même pas si le bon livre figure dans ces écrits..
Pour les crises, est-ce qu'elles ne sont pas liées justement au fait qu'elle venait trouver des réponses? Si c'est un sortiglège, il doit justement chercher à ralentir la progression de NightShade, donc dès qu'elle touche sur quelque chose de sensible, hop, une envolée de corbeaux et elle ne peut pas aller plus loin.
Par contre, je ne vais pas pouvoir continuer à réfléchir autant sans me sustenter un peu. Y a-t-il des choses à manger ou boire, afin que nous déchiffrions ces livres pour trouver une once de vérité?
Il afficha un sourire presque enfantin, celui de l'orc qui avait parcouru pas mal de miles, et qui allait bientôt manger le premier oiseau qui passerait à proximité.
J'y pense, tu parles de Mestre, mais je n'en connais aucun. J'espère qu'il en existe encore, ou alors qu'il existe un autre moyen de la libérer. Parce que sinon elle va continuer à être susceptible et de mauvais caractère toute sa vie.
Il se frotta le menton.
Ou alors elle était déjà comme ça avant. Et ça sert à rien de la soigner.
Ce qui l'embêtait également, c'est qu'il venait un peu les mains vides. Enfin la tête vide. Il n'avait pas plus d'informations, rien de plus pour satisfaire la curiosité d'Anog.
Tu me prends un peu au dépourvu avec tes questions. Je n'en sais pas vraiment plus.
En fait, j'espérais un peu que ce serait toi qui m'apporterais les réponses aux questions que tu poses.
Je ne sais même pas si le bon livre figure dans ces écrits..
Pour les crises, est-ce qu'elles ne sont pas liées justement au fait qu'elle venait trouver des réponses? Si c'est un sortiglège, il doit justement chercher à ralentir la progression de NightShade, donc dès qu'elle touche sur quelque chose de sensible, hop, une envolée de corbeaux et elle ne peut pas aller plus loin.
Par contre, je ne vais pas pouvoir continuer à réfléchir autant sans me sustenter un peu. Y a-t-il des choses à manger ou boire, afin que nous déchiffrions ces livres pour trouver une once de vérité?
Il afficha un sourire presque enfantin, celui de l'orc qui avait parcouru pas mal de miles, et qui allait bientôt manger le premier oiseau qui passerait à proximité.
J'y pense, tu parles de Mestre, mais je n'en connais aucun. J'espère qu'il en existe encore, ou alors qu'il existe un autre moyen de la libérer. Parce que sinon elle va continuer à être susceptible et de mauvais caractère toute sa vie.
Il se frotta le menton.
Ou alors elle était déjà comme ça avant. Et ça sert à rien de la soigner.
Xehlrox- Messages : 116
Date d'inscription : 13/08/2012
Re: De retour d'Asgard
« Je n'ai pas les réponses à tes questions, Xehlrox. La seule personne qui soit ici en mesure de déchiffrer ces ouvrages, si tant est que celui que vous cherchiez en fasse parti ,serait mon vieux mestre... Qui...
* qui est encore prisonnier de l'Empyréal... *
qui n'est pas en mesure de le faire.
Il va nous falloir en trouver un. Et vite. Car on peut imaginer que ces crises prendront davantage d’ampleur avec le temps. Peut être qu'elles sont tributaires des réponses qu'elle cherche et de son avancée. Tu as raison. Dans ce cas il va nous falloir œuvrer pour elle.
Mais pour le moment tachons de te retaper un peu. Tu ne ressembles plus à grand chose.
Et Night Shade n'a pas mauvais caractère. Les gens ne naissent pas ainsi.
Tu ne sais pas la prendre, c'est aussi simple que cela.
Evites de lui faire partager ce genre d'a priori quand tu la reverras, car je doute qu'elle apprécie beaucoup ce genre de compliment.
Car, du caractère, elle en a.
Elle a la dent dure et le sabot nerveux. Et c'est un euphémisme...
Je ne voudrais pas passer mon temps à te rafistoler.
Je vais avoir besoin de toi.
Viens maintenant, je vais tâcher de satisfaire ta faim et ton besoin de repos. »
Et tu l'entraînes jusqu'à la salle circulaire, et te diriges vers . le pilier des rêves
* qui est encore prisonnier de l'Empyréal... *
qui n'est pas en mesure de le faire.
Il va nous falloir en trouver un. Et vite. Car on peut imaginer que ces crises prendront davantage d’ampleur avec le temps. Peut être qu'elles sont tributaires des réponses qu'elle cherche et de son avancée. Tu as raison. Dans ce cas il va nous falloir œuvrer pour elle.
Mais pour le moment tachons de te retaper un peu. Tu ne ressembles plus à grand chose.
Et Night Shade n'a pas mauvais caractère. Les gens ne naissent pas ainsi.
Tu ne sais pas la prendre, c'est aussi simple que cela.
Evites de lui faire partager ce genre d'a priori quand tu la reverras, car je doute qu'elle apprécie beaucoup ce genre de compliment.
Car, du caractère, elle en a.
Elle a la dent dure et le sabot nerveux. Et c'est un euphémisme...
Je ne voudrais pas passer mon temps à te rafistoler.
Je vais avoir besoin de toi.
Viens maintenant, je vais tâcher de satisfaire ta faim et ton besoin de repos. »
Et tu l'entraînes jusqu'à la salle circulaire, et te diriges vers . le pilier des rêves
Anog- Messages : 180
Date d'inscription : 17/07/2012
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